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En lisant, carnet de bons mots

Dans ces bras-là...


Ça tombait bien, au fond, cette foudre me transperçant à la terrasse d'un café, c'était un signe du ciel, cette flèche fichée en moi comme un cri à sa seule vue, cette blessure rouvrant les deux bords du silence, ce coup porté au corps muet, au corps silencieux, par un homme qui pouvait justement tout entendre.

Il me sembla que ce serait stupide de faire avec lui comme toujours, et qu'avec lui il fallait faire comme jamais.


Camille Laurens.

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C'est pas la saint-Glinglin...

... Non, aujourd'hui, c'est la sainte-Aspirine.
Patronne du front lourd et des tempes serrées, des nuits trop petites et des lendemains qui déchantent.
L'effervescence de ses bulles, c'était la vôtre hier.
Aujourd'hui, embrumés, vous n'avez qu'une pensée : qu'on coupe court à la migraine... en vous coupant la tête.

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  • Expatriée en Asie, transhumante, blonde et sous-marine.
Vendredi 8 juin 5 08 /06 /Juin 08:13

BonjoukConception et Grace, l'autre employée d'Olüg, stoppent devant ma terrasse avec une échelle.

Surprise, je lève le nez de mon livre.

- C'est pour quoi faire, les filles ?

Aucune des deux ne parvient à me l'expliquer. Elles se dandinent en choeur, gloussent en couvrant leurs bouches et se poussent du coude.

Enfin, Conception évoque un objet bleu à remplacer.

Une lampe, je crois.

Je regarde le mur de la villa.

Pas d'objet bleu.

Mystère.

 

Olüg apparaît alors, flanqué du terroriste.

Le terroriste - ainsi qu'il le surnomme lui-même -, c'est Aganh, son fils de trois-quatre ans. Un insupportable gamin qui hurle à la moindre contrariété, enchaîne caprices et crises de nerfs, pleure des heures quand il n'obtient pas ce qu'il désire et ne connaît que deux mots :

"Dili !" (non !) et "Ayao !" (ne fais pas ça, arrête !).

Moi, je l'ai baptisé "le monstre du jardin". Monstre qui pour l'heure traîne sa couche-culottes sur mon carrelage.

Son père l'observe d'un oeil circonspect. Hésite à le relever puis y renonce, se persuadant que Conception a nettoyé les lieux hier.

 

- Un problème, Olüg ?

Mon propriétaire hausse ses sourcils épais. Se masse le ventre, qu'il a replet. Sourit de toutes ses dents abîmées par le tabac.

- Non, non. Juste un truc à accrocher sur la terrasse, si tu permets.

Et il brandit un magnifique disque bleu en pâte de verre.

À l'intérieur, trois cercles concentriques : un blanc, un bleu pâle, un noir.

- Oh, un bonjouk ! m'écrié-je.

Olüg me dévisage stupéfait.

Comment moi, l'Européenne, puis-je donc connaître cette traditon turque ? Savoir ce qu'est un bonjouk ? Soit un oeil pour repousser le mauvais, d'oeil. Ainsi que les sorts et les mauvaises pensées.

En somme, une amulette destinée à me protéger, moi et ma demeure.


Je réponds qu'à mes vingt ans, j'ai traversé la Cappadoce à cheval. Et que ma jument s'appelait justement... Bonjouk.

Olüg éclate de rire. S'avance vers moi, paume tendue, pour la claquer dans la mienne. Signe de reconnaissance et de partage, façon exilés découvrant soudain qu'ils viennent de la même terre.

Sacrée Française !

Olüg l'a pensé si fort que je l'ai entendu.

Parfois, moi aussi j'entre dans la tête des gens. Pour en ressortir aussitôt.

Par Chut ! - Publié dans : Une vie aux Philippines - Communauté : les blogs persos
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